Lettre ouverte de M. Buser à A. Rollet

Le PDG de Stocamine a envoyé sa lettre d’information mensuelle (mai 2015) sur les travaux de déstockage à l’AFP pour diffusion dans les media nationaux.

C’est sa nouvelle stratégie pour mener à bien, non pas les travaux de déstockage ordonnés par la ministre de l’Ecologie, mais tout au contraire, l’enfouissement définitif de la quasi-totalité des 44000 tonnes de déchets toxiques.

Il ne s’en est jamais caché, l’enfouissement a toujours eu sa préférence dès lors que l’État lui a confié la mission de fermer Stocamine.

Vite fait, bien fait, ni vu, ni connu, on laisse tout au fond et on rebouche le trou, telle était la solution du liquidateur de Stocamine.

C’était sans compter sur la détermination des associations, des syndicats, de la population et des élus locaux, pour contrer son funeste projet.

La décision du ministère de l’écologie lui ordonnant de déstocker d’abord 56 % puis 93% des seuls déchets mercuriels et arséniés (à peine 20% du total des déchets stockés) a été ressentie par le liquidateur comme un véritable camouflet.

Remettre en question la décision d’un polytechnicien omniscient, mais quel abus de pouvoir !

Depuis, le liquidateur freine des quatre fers, avance à reculons et fait feu de tout bois pour en sortir le moins possible, arguant de la sécurité, du coût etc.…

Pourtant, les techniques de robotisation actuelles permettraient de ressortir tous les déchets sans manipulation humaine, à un coût que l’expert suisse Marcos Buser évalue bien en deçà des prévisions du liquidateur.

Orgueil mal placé ? Mauvaise foi ? Urgence d’en finir pour boucler une carrière avant d’être atteint par la limite d’âge, la fin des travaux de déstockage partiel étant fixée à 2024 ?

La préservation de la nappe phréatique rhénane semble bien être le dernier des soucis du liquidateur !

La balle reste dans le camp des élus locaux et européens qui se sont unanimement prononcés pour le déstockage total.

Le déstockage total reste possible, la volonté politique doit s’affirmer, l’appel à une expertise indépendante est impératif.